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Tu es recruteur au sein d’un cabinet ? Et si tu revenais aux sources de ton métier…January 2018

Tu es recruteur au sein d’un cabinet ? Et si tu revenais aux sources de ton métier…
Chaque semaine, je passe une journée à conseillers des professionnels en « situation de candidat ».
Voilà, tout simplement.
Des candidats actifs ? Des candidats en process de recrutement chez mes clients ? Des candidats intéressants pour mes clients ou potentiellement intéressants pour mes clients ? Non.
Simplement des hommes et des femmes qui s'interrogent sur leur carrière, l'adéquation entre leur job et leur personnalité, l'équilibre vie pro/perso, les tendances sur leur marché, la relation avec un employeur/collègue difficile, etc...
Pourquoi ? Et pourquoi pas ? ...pour tellement de raisons, cela fera sans doute l'objet d'un autre billet.

"Plus il y a de fous, plus on rit."
Je vais tenter de te livrer mon retour d'expérience :
- Une belle, véritable, expérience humaine ! Notre métier de recruteur est trop souvent centralisé sur nos clients car on ne pense qu'à l'atteinte d'objectifs (ROI...again?) et l'on perd rapidement de vue la raison pour laquelle on fait ce métier : accompagner les professionnels de notre marché dans l'évolution de leur carrière sans pour autant sacrifier leur personnalité.
- Une claque, une vraie : pour un recruteur, sortir de sa zone de confort en s'engageant à pouvoir apporter un conseil concret à toute personne s'interrogeant sur la suite de sa carrière...j'ai beaucoup transpiré. J'ai été challengé à chaque appel et je ne vais pas vous mentir, mon aide a surtout été de questionner mes interlocuteurs en retour pour les accompagner dans leur réflexion puis partager quelques conseils et axes d’amélioration potentiels.
- Une prise de conscience de « l’image du recruteur » : que nous soyons recruteur interne ou en cabinet, nous oublions trop fréquemment de prendre en considération les émotions de ceux qui sont en situation de candidat. La recherche d’un nouvel emploi, peu importe la raison, n’est pas vécue de la même façon par tout le monde et si l’on y ajoute les aléas du quotidien (voire des situations de détresse), il devient alors humain d’être submergé par ses émotions…et d’en vouloir au « Recruteur » car il apparait comme l’obstacle entre une situation désespérée et un futur plus radieux. Comment réagit-on à cela ? Je n’ai pas trouvé de solution miracle. Je tente d’avoir une triple approche : mots d’encouragement et discours positif, analyse de la situation actuelle et des points bloquants (souvent liée à la perception que l’on a d’une situation, et non la situation elle-même), proposition d’une méthode simple et adaptée à la personnalité du professionnel avec un suivi (1 semaine puis tous les mois).
- On se sent comme un candidat qui attend l'appel d'un recruteur : l'angoisse, la pression, la peur de "rater l'appel" et de ne pas pouvoir délivrer le meilleur de soi-même alors que l'on ne sait rien de l'interlocuteur et de ce qu'il va attendre de nous. En tant que recruteurs nous sommes finalement toujours dans notre zone de confort : nous maîtrisons notre marché, ses tendances et faisons toutes les recherches possibles sur les candidats avant même de leur avoir parlé.
- La réalisation qu'il y a un vrai décalage avec le marché : il y a aujourd'hui un vrai besoin de conseil car la transformation numérique qui impacte notre société introduit de nouveaux codes et usages qui ne sont pour l'instant connus que par ceux qui pilotent/vivent cette transformation. Et ce n'est pas une question d'âge. Le changement est en cours, donc les nouveaux codes viennent se superposer aux anciens et il devient encore plus difficile de se positionner sur le marché lorsque l'on explore de nouvelles opportunités. Exemple : les sociétés veulent embaucher des talents atypiques qui vont les aider à transformer leur organisation...et imposent malgré tout la candidature via un portail lié à un ATS (Applicant Tracking System) qui va filtrer les CVs en fonction du nombre d’occurrences de certains mots clés...really ? en 2017 ? Après avoir tenu des discours sur « l'humain au cœur de la transformation numérique » ?
- (Pour les détracteurs) Pour flatter mon ego, par égoïsme, pour me faire-valoir sur le marché : dans l'ordre, Oui, Oui et Oui. Effectivement, flatter mon ego : ai-je acquis aujourd'hui suffisamment d'expérience pour me livrer à ce genre d'exercice ? C'est à mes interlocuteurs de répondre. Égoïsme/Faire-Valoir ? Sans doute. Cela me permet de me positionner sur le marché comme quelqu'un ayant une approche différente et effectivement, cela pourrait être payant sur le long terme. Seuls mes interlocuteurs pourront me juger. Ce que je peux dire, c'est que j'ai pris plaisir à me recentrer sur le cœur de mon activité et à réaliser des mises en relation avec d'autres membres de mon réseau lorsqu'il y avait adéquation.
Alors, la prochaine étape ? Continuer, tout simplement, chaque semaine : chaque vendredi, open-line jusqu'à 18h.
...mais, comme on dit : "Plus il y a de fous, plus on rit."
Donc, challenge ? J'invite tous les recruteurs de mon réseau à se livrer à ce même exercice. Consacrer quelques heures chaque semaine au "conseil candidat".
Who's next ?